Pascal Cougard, Atelier lecture au Centre Ressource.
Atelier de lecture à voix haute pour l’association Ressource
Un jeudi par mois de 14h à 16h
La lecture est une activité que l’on croit solitaire mais qui peut, aussi, se partager de multiples façons, dont la plus intéressante, peut-être, est la lecture à voix haute, à deux ou en groupe, que l’on écoute une lecture ou qu’on lise soi-même à quelqu’un d’autre. Une expérience faisant écho aux pratiques anciennes de la littérature, ou bien encore aux plaisirs de la petite enfance.
Que peut la lecture quand on est frappé par la maladie ? La douleur, le chagrin, la peur, la colère, le ressentiment, tous ces mouvements qui font la part noire des êtres humains quels qu’il soient, bien portants ou affaiblis par la maladie, se trouvent dans les livres, mais ils sont alors comme transfigurés par les mots.
L’écriture, et donc la lecture, sont un tremplin qui peut devenir treuil. Certains livres ne devraient-ils pas être remboursés par la Sécurité Sociale ?
En effet dans l’atelier de lecture à voix haute chacun est appelé à participer. La lectrice-animatrice propose un choix de textes, lit des extraits d’œuvres de tous genres, poèmes, romans, essais, livres apportés par les participants. Et chacun, après avoir écouté, réagit comme il l’entend … Lire à voix haute c’est faire résonner à travers les imaginaires, les sensibilités et les inconscients de ceux qui écoutent.
C’est vivre alors ensemble l’expérience d’un espace-temps privilégié, apaisé, sonore et coloré, où l’on tisse, par l’intermédiaire des textes lus, de nombreux liens avec soi-même et avec les autres.
Ecoutons le poète Philippe Jaccottet, qui évoque dix de ses amis malades ou décédés, à l’orée du XXIe siècle :
« Ecrire simplement « pour que cela chantonne ». Paroles réparatrices ; non pour frapper, mais pour protéger, réchauffer, réjouir, même brièvement.
Paroles pour redresser le dos ; à défaut d’être « ravis au ciel », comme les Justes. Jusqu’au bout, dénouer, même avec les mains nouées » Ce peu de bruits, Gallimard, p.58
Pascale Cougard